lundi 30 juin 2008

Y a pas qu'l'accro...

Ma fille Déborah est séduite par la douceur de nos vols et l'impression d'inaccessible qui s'y rattache malgré nous. Elle connait notre passion pour nous avoir toujours vu vivre ainsi, mais c'est la première fois qu'elle se sent si proche et autant en harmonie avec nos propres sensations. Pourquoi maintenant, pas avant, pas plus tard? Mystère de la vie.
Alors, lorsque je lui dit pour la x° fois de ma vie que j'allais faire un petit vol du soir, elle a pris ma caméra et décidé de m'accompagner dans ma promenade à Rognes.

En plus du plaisir de cette sortie ensemble je découvre, non sans émotion, son regard sur ce pan de ma vie au travers des images qu'elle réalise. Elles sont comme la musique qui les accompagne: suaves, exaltées, délicieuses.

Comme elle.

vendredi 27 juin 2008

Signes des temps: il fait chaud!

Pour l'anniversaire de Mike, nous décidons d'emmener nos voiles prendre l'air du côté du massif de la Sainte Beaume, à Signes. (C'est ainsi qu'en rentrant nous nous arrêterons faire un petit coucou aux cousins Grenoblois qui ont émigré dans le sud.) Comme nous ne connaissons pas le site nous passons à l'attero pour glaner quelques renseignements. Très gentiment et avec précision, on nous indique le chemin qui mène au déco (puisque nous montons à pied). La grimpette dure une bonne heure sous une chaleur étouffante puis nous rencontrons au sommet quelques pilotes très sympas qui nous expliquent à leur tour le site. Les conditions sont excellentes et nous ferons une bonne ballade en direction de la Sainte Victoire mais sans oser s'éloigner trop du bocal car y volant pour la première fois et sans repérage préalable. Mais nous reviendrons pour essayer le cross vers Moustiers, c'est promis. Maintenant, regardez la vidéo (en deux parties faute de capacité d'hébergement) et vous verrez qu'à l'attero également la gentillesse était de mise et donne envie de revenir.



mercredi 25 juin 2008

Le professeur Rollin explore le Lubéron

C'est sous l'appellation "Colorado Provençal" que les alentours de Rustrel sont connus. Les carrières d'ocre à ciel ouvert s'offrent à la vue des promeneurs et les admirer des cieux est un spectacle que je vous recommande!
Nous décidons donc d'une virée là-bas et nous y ferons un superbe vol dans la restitution de fin d'après-midi. Pour ceux qui ne savent pas de quoi il s'agit, petite explication de thermodynamique élémentaire:
1-le soleil chauffe la terre (conduction)
2-selon sa capacité d'absorption du rayonnement solaire (albédo) le sol renvoie dans l'atmosphère plus ou moins d'énergie (convection), par exemple une carrière de calcaire n'absorbe pratiquement rien et renvoie donc presque tout (gros pétard thermique au-dessus assuré); à contrario les arbres emmagasinent via la sève qui transporte l'énergie jusque dans les racines.
3-lorsque la température de l'air descend en-dessous de celle des racines, la chaleur emmagasinée (moins les pertes bien sûr) est restituée (d'où le nom...)via les feuilles créant de douces ascendances au-dessus des massifs boisés.
Voilà, vous savez tout ou presque, c'est 30 euros la consultation.
Ci-dessous vous pourrez donc apercevoir ces paysages somptueux dans une petite vidéo de même que vous y verrez deux piafs: le premier s'appelle Pierrot et le second Bonelli. Les reconnaitrez-vous? Jean-Seb était là pour assurer la navette, fidèle au poste. Mickaël, après s'être bien battu, a dû se résoudre à faire la fléchette. Il n'apparait donc pas dans la vidéo (Bon, c'est vrai que je filme toujours comme un gros blaireau...) mais pour compenser je vous livre une seconde vidéo dans laquelle vous le verrez atterrir avec une autre machine. C'était la première fois que je le voyais aux commande de ce merveilleux engin volant et ça, ça marque. Bisou fiston et chapeau.
Au fait, pour ces deux vidéos j'ai laissé les sons originaux afin d'être plus dans l'action (enfin, il me semble, non?)



lundi 16 juin 2008

La prochaine fois je change de sens

Pendant que "certains" se payent des voyages au Maroc, les plus modestes essayent de voleter quelques minutes comme ils peuvent! Donc, en ce samedi 14 juin et sa p~§*¤!.. de météo pourrie qui annonce du Nord partout, je tente un coup dans le fabuleux Triève (Sud de Grenoble). Nous sommes plusieurs à avoir eu la même idée (étonnant non?) mais malheureusement chacun à son tour doit se rendre à l'évidence: le ciel est presque complètement bouché et donc les vols se résument à quelques essuie-glaces devant le déco ou sur les côtés puis atterro et on recommence. Je me dis que je vais y aller aussi mais non sans avoir défendu toutes mes chances. Je sais, pour avoir déjà eu du mal à gratter sur ce site, qu'une des clefs se trouve cachée à droite du déco un peu en retrait des sapins. Il faut vouloir mettre les pieds dans les branches (façon de parler!) mais ça l'fait souvent à partir de14 ou 15 heures.
14h30: Décollage, je disparait aux yeux des autres et....je réapparais cinq minutes plus tard 300m au-dessus du déco! Résultat: Taïaut! Taïaut! Et c'est parti pour une bonne après-midi de promenade sous le couvercle qui montera à 2100 qnh. Posé en douceur dans du vent de nord-ouest qui devient même costaud et retour maison tout content et riche d'une petite vidéo dans laquelle vous allez voir un extrait du fameux film"Trois p'tits tours dans l'thermique à Papa" (Prière de ne pas vomir!).
Voilà, maintenant vous pouvez lire la vidéo et m'écrire pour qu'on vole ensemble et ainsi voir votre binette sur la toile. Ensuite, au lit. Vous avez vu l'heure?

dimanche 15 juin 2008

La journée des premières

Une nouvelle page vient de se tourner. En ce vendredi 13, beaucoup de gens cherchent à savoir si ce sera une journée porte-bonheur ou une journée de malheurs. Pour ma part, ce sera ma première journée en tant que pilote de ligne chez Air France.

Tout commence par quelque chose qui peut paraître anodin, le port de l'uniforme. Dessiné par Christian Lacroix, ça le fait vraiment !! Direction Charles de Gaulle (CDG), pour finir les examens médicaux que j'avais commencés la veille. Une prise de sang, une radio des poumons et c'est fini. Maintenant il me reste à attendre mon instructeur. Rendez-vous à la division 320 et après un peu d'attente, le voilà qui arrive. Je décide de lui faire part de mon stress tout de suite car c'est mon rôle aussi de lui faire part de mon état d'esprit et de forme. Du coup il me rassure et nous invite à aller manger pour faire connaissance. Après avoir avalé un petit plateau (toujours le stress), on part pour un briefing sur la préparation du vol et le carburant. Vient enfin le moment de vérité où l'on se dirige vers la salle de Préparation des Vols, où l'on croise tous les équipages en partance. On fait connaissance avec le copi 100% du vol qui accompagnera pendant toute la rotation et qui sera le copi en fonction. On apprend plein de chose, je dis "on" car je suis toujours avec mon binôme Hundi pour encore quelques vols. Ça va vite et le temps de faire connaissance avec l'équipage et de partir vers l'avion est venu. L'avion arrive de Munich et est en retard. En plus, nous sommes au large et y a personne pour mettre en place la passerelle. On prend encore 15 minutes de retard. Ensuite on fait le tour de l'avion, on s'installe et on voit toute la mécanique qui est en place. Pour nous, jusqu'à présent, un vol c'était un briefing, un bouton ON/OFF sur lequel appuyer au simu et GO. Hé ben en vrai, y a vachement plus de choses qui se passent !! Tout finit par se mettre en place et on part direction Casablanca. On retrouve (heureusement) un schéma connu au simu jusqu'au passage des 10000 pieds. On est impressionné par la radio : y a beaucoup de monde qui parle et il faut faire très attention à ne pas manquer un message. Quelques questions de notre instructeur pour chercher dans la doc et une présentation du cockpit : dans le simu y a pas tous les papiers réglementaires et utiles à la réalisation d'un vol. On a quand même un peu de temps pour admirer le paysage : le Portugal, l'Espagne et enfin le Maroc. En 29 ans, j'ai vraiment connu 4 pays : France, Angleterre, Suisse, Italie. En 2h30 de vol, je viens d'en "découvrir" 3 de plus !! Hundi se met à droite au-dessus du Portugal pour faire un peu de radio. Ce sera mon tour au retour, et je m'aperçois vite que l'anglais n'est pas le même partout et que connaître les points de notre route facilite la compréhension. Posé à Casablanca, tour de l'avion, préparation de l'avion et départ 50 min après. Au décollage, on reconnaît aisément le minaret de Casa, la météo étant parfaite. Sur le retour, on commence vraiment a fatiguer. Et dire que l'on a pas été en fonction et fait uniquement 2 rotations pour 5h de vols !! On arrive enfin à CDG. On laisse l'avion, on remercie l'équipage et direction la division pour un debriefing. Le programme est planté pour mardi prochain : je fais l'aller retour en fonction CDG-Milan et Hundi fini par le vol CDG-Munich où on dormira. Il est 23h30 et on est pas encore parti. J'arrive enfin à la maison à 00h30. Une nuit pas bien longue qui me laissera un peu dans le pâté tout le samedi : une sieste de 19h à 22H30 a failli me faire faire le tour de la pendule !!

On est dimanche, du boulot m'attend mais bonne fête Papa !!

mercredi 11 juin 2008

Après-midi orageux, après-midi quand même.

Cet après-midi j'en ai marre, donc je charge l'Aspen dans le coffre et je file à Eyguières en me disant "On verra bien".
Ciel perturbé, voile qui arrive du Sud, grosses formations au Nord sur des dizaines de Km, mais une bonne quinzaine de km/h Sud-Ouest. Départ pour les vingt minutes règlementaires de grimpette et après avoir perdu entre 7 et 8 kgs je constate en arrivant que le vent est presque de face au déco pour une quinzaines de km/h(dans le creux des cycles, hé! hé!..)

Bon, on va pas se laisser emm... par un thermique même velu, non? Répétition mentale façon petit scarabé, bonne inspiration, gonfl....et ben non, pas le temps, je suis déjà en l'air, twisté. Pas d'affolo, le cap d'abord en regardant par dessus l'épaule, le contrôle de la belle en même temps, puis demi-tour technique ressort qui se détend et feu! En avant pour ce qui sera une bonne séance de rodéo. Un moment plus tard je constate que la tendance se met à l'Ouest puis au Nord-Ouest en l'air car un énorme orage qui jusque-là restait tranquille du côté de Nimes se dirige droit sur les Alpilles en gonflant comme un macho. On pourrait croire que ça pompe des briques, mais c'est tellement haché que je monte péniblement à 100 m au-dessus de la tour et ce sera le max. J'ai quand même le temps d'enquiller une petite heure de contrôle de voile en conditions musclées. Il y aura quelques minutes de répit pendant lesquelles je pourrai faire le petit panoramique que je vous livre in-extenso.
C'est la séquence "la mienne elle est plus belle que la tienne!"



Au sol c'est du Sud pour 10 km/h environ quand je pose nickel à côté du parking. En vingt minutes le ciel devient alors noir et je me rentre tranquilou en espérant des jours meilleurs et en chantant la fameuse chanson du beau temps:
" Senor météo
Quand tu dis qu'il fait beau
Aïe, aïe;
Senor météo
Aglagla quel frigo"
Etc...










mardi 3 juin 2008

Jour de pluie? Pas sûr!

Lundi 2 juin. Météo pourrie de chez pourrie, pas moyen d'aller voler, c'est long cette année. Et puis, vers 13h30, ça s'ouvre un peu au-dessus de chez moi. Je n'ose pas y croire. Mais je suis tellement en manque que tel le drogué moyen, je jette mon sac dans le coffre et je fonce aux Alpilles en me disant que si ça ne vole pas, je tenterai Rognes ou au moins j'irai faire des gonflages. Arrivé sur place je jette un oeil incrédule aux flammes: plein sud! Au déco: 15 km de face et des cycles qui annoncent du bon, d'autant que ça se déchire de plus en plus juste en face de moi.
Le fameux dicton de mon pote Jean-Claude Betemps (oui, oui, celui du premier vol en parapente à Mieussy avec Bohn et Bosson) me revient en mémoire: Si on veut savoir si ça va voler, les meilleures prévisions météo sont celles que l'on fait au déco!
Donc me voilà au déco en question en train d'admirer le ciel quand soudain l'Aspen se met à chounier au fond du sac. Je la sors en deux temps trois mouvements et elle prend une énorme inspiration. Quelques dénouages plus tard (inactivité oblige) je décolle en écrasant une larmichette de bonheur et, sans faire un virage, je prend deux cent mètres. Crénom que c'est bon d'être en l'air! Je vais alors me payer deux heures de trip et,bien que le plafond ne soit monté qu'à 820m QNH, j'ai quand même vu mes petites Alpilles sous toutes leurs belles coutures: Eh ben c'est beau, les gars.
Les planeurs étaient même sous mes pieds (des fois...) et de plus j'ai rencontré l'ami Stéphane qui faisait là son 18° vol. Bon c'est vrai que ça tartinait un peu, Stéphane, et que le vent météo nous a fait un bon quart de tour pendant ce petit run, mais avoues que la vue était belle! Etang de Berre, Fos au loin, la Sainte qui nous faisait des clins d'oeil, et les crêtes des Alpilles qui se succèdent...Bon je ne vous parle pas de partir plein nord sous les rues de nuages et que ça me démange tellement que ça en devient insupportable, mais TMA, TMA qu'est-ce que tu fous-là...
Allez, je m'énerve. Goutez-moi ça, vous qui êtes resté au sol! (surtout toi, Pierrot! Arf, arf!)